La mémoire sémantique

Lorsque la maladie est évoluée, la mémoire des faits anciens se perd également : les souvenirs sont oubliés en remontant petit à petit le fil de la vie. On remarque souvent, à la fin de la vie, que seuls les souvenirs de la petite enfance restent. La personne semble vivre dans une autre réalité : elle se croit plus jeune qu'elle ne l'est et vit dans le passé. Il y a deux types de mémoire à long terme altérés : la mémoire épisodique, qui intervient pour la mémorisation d'événements de la vie comme un mariage ou une naissance, et la mémoire sémantique, qui retient les connaissances apprises comme le nom des pays.

Qu'est-ce-que la mémoire sémantique ?


La mémoire sémantique désigne l'ensemble des connaissances, pratiques ou théoriques, acquises et conservées au cours de la vie. C'est ainsi que l'individu stocke sa connaissance du monde. C'est une base de connaissances que tout être humain possède et dont la majeure partie nous est accessible rapidement et sans effort. Son domaine est très étendu : le sens des mots, la manière de poser un calcul, les règles d'orthographe, une recette de cuisine, le sens des aiguilles sur une horloge, le code de la route, etc.

Mais, c'est aussi la mémoire des règles et des idées qui permet l'élaboration d'une représentation mentale du monde sans la perception immédiate de celui-ci. Ce contenu est donc abstrait et relationnel, et il est associé à la signification des symboles verbaux.

La mémoire sémantique est indépendante du contexte spatio-temporel de son stockage. Comme il s'agit d'une mémoire de référence qui contient des informations accumulées durant toute notre vie, la mémoire sémantique est, en général, épargnée par les amnésies. Mais certaines démences peuvent la toucher, comme la maladie d'Alzheimer.

Si la zone située sur les côtés du cerveau, correspondant au lobe temporal est lésée, ceci aboutit à des troubles de la mémoire sémantique.

Conséquences de la maladie d'Alzheimer sur la mémoire sémantique

Dans le cas de la maladie d'Alzheimer, les patients montrent rapidement un manque de vocabulaire ou ont des difficultés à retrouver des connaissances générales. Il a été mis en évidence, dans des expériences telles que des descriptions d'items ou de dénomination, qu'il existe une perte des connaissances des caractéristiques spécifiques des catégories sémantiques, d'abord à un degré haut (catégories fines comme les espèces d'animaux, les catégories d'objets) puis, à un degré de plus en plus banal et grossier. Le patient dira d'un chien : " c'est un chien ", puis " c'est une bête ".