Histoire de la maladie
En 1906, Aloïs Alzheimer (1864-1915), neurologue allemand, est le premier à décrire des plaques anormales et des enchevêtrements de cellules nerveuses, désormais considérés comme les signes physiologiques principaux de la maladie d'Alzheimer. Sur Auguste Deter, une patiente de 51 ans, présentant des troubles de la mémoire, un mutisme, une désorientation et des hallucinations, Alzheimer pratiqua l’autopsie de son cerveau et décrivit les deux lésions neuropathologiques principales de la maladie: les plaques séniles et les dégénérescences neurofibrillaires.
En 1910, le nom de « maladie d’Alzheimer » fut donné à cette pathologie. Il est à noter que d’autres scientifiques ont participé à cette découverte : le psychiatre et neuropathologiste tchèque Oskar Fischer (1876-1942) avait décrit la présence des plaques séniles dans le cerveau de 12 patients âgés atteints de démence, et le médecin italien Gaetano Perusini (1879-1915), collaborateur d’Aloïs Alzheimer, a également contribué fortement à la découverte de cette pathologie.
Portrait d'Aloïs Alzheimer
Depuis 20 ans, de nombreux progrès dans le domaine de la recherche ont été réalisés :
- Dans les années 80, les constituants biologiques des deux lésions caractéristiques de la maladie d’Alzheimer ont été identifiés : la protéine bêta-amyloïde (Aβ) a été mise en évidence en 1984 par Georges Glenner et la présence de la protéine tau anormalement phosphorylée (riche en groupement phosphate) accumulée dans les dégénérescences neurofibrillaires.
On connait de mieux en mieux les lésions de la maladie et leur progression dans le cerveau ; les tests diagnostiques sont beaucoup plus spécifiques, grâce, entre autres, aux biomarqueurs précoces de la maladie; de nouveaux facteurs de risque ont été identifiés; et le développement de nouveaux modèles expérimentaux a aidé à mieux comprendre les mécanismes moléculaires qui amènent à la maladie, ce qui a permis d’identifier de nouvelles cibles thérapeutiques.